samedi 25 juillet 2020

la chasse au trésor


L’image contient peut-être : texte qui dit ’Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ, qu'un homme trouvé et qu'il cache; et dans sa joie, il s'en va et vend tout ce qu'il a, et achète ce champ-là. Matthien 13.44 La foi en Jésus ouvre les trésors célestes! Un d'Amour! Message’

 Si vous trouviez un trésor dans un champ Qu’est-ce que vous feriez ?
Qu’est-ce que 99,99999% des gens feraient ? Ils sauteraient en l’air de
joie et partiraient avec le trésor vivre comme bon leur chante. Dans
l’histoire de Jésus, pas du tout, bien au contraire. La personne qui a
trouvé le trésor le remet en terre et va acheter le champ.
C’est que le champ dont parle ici Jésus évoque notre vie. Et ce trésor fait
aimer la vie, il fait aimer ce monde. L’expérience de la rencontre avec
Dieu ne donne pas envie de quitter le monde mais de l’aimer, de
s’enthousiasmer pour lui.
Et c’est cela, le Royaume de Dieu : c’est quand Dieu arrive à nous faire
aimer la vie. Alors, comme ce paysan, on aime le champ, et on aime que
ce trésor soit là en plein cœur du champ.
Avoir la foi cela donne envie de dire oui à la vie avec joie. Cela permet de
voir tout autrement, en perspective, les êtres, les événements et les
choses de la vie.
 Jésus laisse l' histoire en suspend afin de
nous laisser écrire la suite  avec notre propre vie, avec nos
propres engagements dans le monde.
Vivre le Royaume de Dieu c’est
vivre quelque chose comme cette histoire, à notre façon, par petites
touches ou par grands bonds. Car parfois c’est un grand trésor que nous
trouvons, parfois ce ne sont que de petites pièces d’or qui jalonnent notre
histoire.

   À chacun de nous, ces paraboles disent : dans ton monde,
dans ta vie, dans ton champ , là où tu habites et où tu travailles
se trouvent des trésors enfouis et des perles de grand prix. Non
pas ailleurs, autre part, au loin, mais ici même... Au sein de
l’ordinaire, se cache de l’extraordinaire qui peut jaillir à
chaque moment. Tu portes en toi de l’inattendu, un trésor
caché
Nous ne sommes pas de la boue ni de la pacotille. Il y a en nous
un trésor, cet amour de Dieu qui voit en nous, qui fait de nous des êtres
infiniment précieux.

dimanche 19 juillet 2020

Lire et méditer

Les bienfaits de la lecture - Edilivre - publier un livre en ligne
Lire et méditer  pour prendre racine, s'ancrer dans la vie avec tout l'amour reçu de Dieu
Lire et méditer, pour s'épanouir, s'élever, et se savoir porté dans la vie par tout l'amour d'un Dieu attentif
Lire et méditer, comme une parenthèse bienfaisante, structurante, apaisante

le bon grain et l'ivraie de nos vies

Ce texte de l'évangile de Matthieu, chapitre 13,  pose pour nous la question du mal. La question qui hante nos vies.
Pourquoi Dieu Permet ? Pourquoi Dieu laisse-t-il faire ?
 Une des questions les plus redoutables auxquelles un chrétien peut être confronté est celle de l’existence du mal.
  



 

Le ton de cette parabole est très calme, pour nous dire qu’il est urgent d’attendre. Aux impétueux, aux fous de la gâchette Dieu vient appeler à la patience. La foi chrétienne ne fait pas de place aux talibans qui exterminent ceux qui ne pensent pas comme eux. L’évangile c’est pas DAECH.

Pas de diable, pas d’anges vengeurs, pas de fournaise. Mais au moment des moissons, quelqu’un d’autre que moi débarrassera le bon blé de ce qui risquait de le corrompre.

La vraie crainte du maître semeur, c’est que ses serviteurs, n’arrachent en même temps le bon grain et l’ivraie, et ne fassent le mal avec les meilleures intentions du monde.
Cette parabole est une invitation à être comme ce semeur, à faire confiance au temps de Dieu, à vivre dans la paix et la patience, dans l’acceptation.
Cette parabole nous libère et nous donne notre place : celle de croître dans la grâce.


Dans notre monde, le bien et le mal s’affrontent, Plus nous prenons soin du blé, moins il restera d’espace pour l’ivraie ! Si nous ne pouvons vaincre le mal, alors du moins noyons-le dans un océan de bien ! Étouffons le mal par le bien
Nous ne sommes pas appelés à arracher le mal du monde par la force mais à tenir debout face au mal.

Le tri n’est pas de notre ressort ! Il ne nous appartient donc pas de commencer à trier aujourd’hui. N’arrachons pas trop vite, ne condamnons pas trop vite ce qui paraît mauvais.



Ne vous inquiétez pas, ne jugez pas avant le temps, mettez votre confiance dans le maître de l'histoire. Voilà la réponse que nous donne la parabole de Jésus aux questions que nous nous posons lorsque nous sommes confrontés au mal.
Débarrassés de l'illusion que nous puissions déraciner le mal, nous pouvons devenir très pratiquement des témoins du règne de Dieu qui est un règne de paix.

Ce texte parle de chacun de nous, nous sommes cette bonne semence, cette bonne graine en laquelle Dieu place sa confiance. Et autour de nous il y a cette autre graine, cette mauvaise herbe qui vient s’accrocher à nos racines . Dieu ne me rejette pas, quand bien même en moi il y a des zones d’ombres, des zones peu reluisantes. Il fait confiance au bon qui est en moi pour prendre le dessus. En nous-mêmes, il y a du bon grain et du moins bon.
Mais le maitre est patient, et de peur d’arracher le bon grain avec le mauvais, il nous laisse le temps, le temps de grandir, d’évoluer, de choisir quelle plante nous voulons être

Dieu a confiance en chacun de nous, il croit en nous. Amen



vendredi 17 juillet 2020

Le temps d'après

Émouvante et délicate lettre de Marion Muller-Colard

Je vous écris d’une clairière. Une clairière d’espace et de temps. Je reprends la parole après que le virus m’a coupé les mots dans la gorge. Je reprends une parole convalescente et je ne sais pas même à quelle adresse l’envoyer. Êtes-vous là où j’aurais pu, avant, vous imaginer ? Comment savoir ce que cette folle parenthèse du confinement vous a pris ou vous a donné ? Comment m’adresser indifféremment à ceux d’entre vous qui ont perdu des êtres chers et à ceux qui, épargnés, ont aimé que le temps s’arrête pour mieux regarder leurs enfants grandir ? À ceux qui ont perdu leur emploi, à ceux qui ont travaillé sans plus compter ni les heures ni les nuits, à ceux qui n’arrivent plus à travailler car tout leur semble soudain vain et absurde ?

S’il s’agit de parler du monde d’après, allons-y lentement, voulez-vous ? L’heure est à la délicatesse, et nous avons des plaies impensables à panser. Nous, mais aussi chacun. Je cherche où et comment arrimer, je voudrais vous trouver sur le quai. De ma clairière je ne suis pas sortie pendant de longues semaines, la vie y était sauvage et indifférente aux voix de robots qui, en boucle, assènent des messages d’alerte ; de jeunes brocards, une jeune chevrette, ruminaient sous nos fenêtres, jusqu’à ce qu’à l’aube d’un nouveau jour, un petit faon malhabile sur ses jambes s’ajoute à cette faune devenue familière. Extase que d’assister à cette célébration sans y avoir été invités, par l’accident de notre présence humaine, chassés de notre lit par un excès d’agitation cérébrale. Seulement l’extase, il faut savoir la rendre : cela ne répare pas un monde ; et d’une clairière de contemplation suspendue, il faut savoir sortir. Reprendre la parole me paraît pourtant une entreprise extrêmement risquée. Si risquée, peut-être, que d’aucuns ne l’ont pas lâchée, la parole, nonobstant l’obsolescence programmée de leurs propos, trop angoissés peut-être que l’inédit les empêche de dire. J’ai eu peur aussi : la parole est mon métier, la Parole ma formation. Pourtant je l’ai perdue ; et m’adresser à vous me tient lieu de rééducation. Alors, s’il vous plaît, allons-y lentement : l’urgence requiert une lenteur concentrée.

De quoi voulez-vous parler ? Du monde d’après, vraiment ? Deux si gros mots accolés l’un à l’autre, à engloutir ? J’ai jeûné de mots dès la mi-Carême et encore après Pâques, on ne me fera pas avaler ces mots-là pour rompre mon jeûne. « Monde » ? Trop grand. Je veux bien sortir de ma clairière, réapprivoiser la face politique de ma vie, mais donnez-moi des mots à ma portée, parlons-nous en circuits courts, sans trop d’intermédiaires. Je n’ai pas les moyens de parler du monde : il est régi par des lois qui évoluent plus vite que la compréhension que je peux en avoir. Pardonnez cet aveu : il n’est pas d’impuissance, il est de non-pouvoir. Mais de l’Évangile j’ai appris qu’on peut trouver sa puissance à renoncer à pouvoir. Je ne suis pas prophète, je ne parlerai pas du monde, et ce n’est pas non plus à trop de monde que je peux m’adresser : puisque j’ai encore la voix enrouée, laissez-moi essayer de m’adresser à chacun plutôt qu’à tous, m’arrimer à un frère humain insoupçonné, pour vous redonner un visage patiemment alors que dehors je ne vous vois que masqués.

L’« après » ? Il est masqué aussi, et à vouloir trop vite le dévoiler, nous risquons d’en abîmer les promesses. Mais ce qu’aucune crise ne pourra nous prendre, c’est le maintenant. Ce maintenant que l’Évangile propose de convertir en éternité. Alors parlons doucement, voulez-vous ? Non pas de ce qui a changé mais de ce qui a tenu. Non pas des points de rupture mais des points de suture. Non pas de ce que nous avons perdu mais de ce qui est imprenable. Dans ce monde où la répétition inlassable des erreurs se déguise en changement dans un tourbillon si rapide qu’elle parvient presque à nous leurrer, permettez-moi, s’il vous plaît, de ne pas parler de ce qui change, ni de ce qui se répète, mais de ce qui dure.

Marion Muller-Colard