mardi 10 juillet 2018

Ma famille polynésienne

Prier pour nos enfants
Un si beau moment



lundi 2 juillet 2018

dimanche 1 juillet 2018

Le général de Villiers parle des jeunes et c'est magnifique !

Dans une tribune au Parisien - Aujourd’hui en France, l’ancien chef d’état-major des armées confie ses espoirs dans la jeunesse française et son envie de s’investir dans une cause généreuse.

Général d’armée Pierre de Villiers, ancien chef d’état-major des armées

«Après quarante-trois années passées au service des armées, me voici face à de nouveaux défis. Quelle que soit la nature de mes différentes activités et de mes projets, le souci de l’Homme en restera le centre. C’est pour moi une préoccupation essentielle dans un monde qui pourrait progressivement se déshumaniser tant nous sommes exposés à des évolutions fondamentales : l’accélération du temps avec la digitalisation ; le rétrécissement de l’espace avec la mondialisation ; les nouvelles technologies avec notamment la robotisation et l’intelligence artificielle ; le dérèglement climatique ; une situation internationale très instable. Notre devoir est de transmettre à nos jeunes générations un monde en ordre de marche, une société où le sens de l’humain redeviendrait une valeur centrale.

Dans les armées, plus de la moitié des militaires ont moins de trente ans, et j’ai donc baigné dans cette jeunesse-là. En outre, au cours de mes premiers mois dans la société civile, j’ai rencontré dans toute la France beaucoup de jeunes lors de mes dédicaces ou de mes conférences : étudiants, lycéens, jeunes professionnels. En dialoguant avec eux, j’ai pu vérifier que l’armée est la parfaite photographie de notre nation aujourd’hui, dans sa diversité et dans sa richesse. On y trouve des sans diplômes et des surdiplômés, des hommes et des femmes de toutes convictions, de toutes confessions. C’est un modèle qui fonctionne et les débats actuels autour du service national universel en témoignent.

Le monde militaire est un vivier de gens de valeur, au singulier et au pluriel. Au singulier, car le principe fondamental qui régit l’institution militaire n’est ni la naissance ni la fortune, mais la reconnaissance des mérites. On peut démarrer aujourd’hui militaire du rang, jeune engagé, et accéder au grade de général quarante ans plus tard. Cet ascenseur social a malheureusement un peu disparu de notre modèle civil. Valeurs au pluriel aussi, car l’institution militaire a conservé les valeurs fondatrices qui la rendent à la fois traditionnelle et moderne, et qui répondent aux attentes de la jeunesse française. J’aime cette phrase du poète Jean Yole : La tradition, c’est le pied mère, le progrès, c’est le greffon.

Les jeunes ont besoin d’engagement. Ils cherchent à se rendre utiles. Ils veulent servir, c’est-à-dire s’effacer devant une cause généreuse qui les dépasse : la France, le pays, la patrie, la paix. Il faut étancher cette soif de supplément d’âme, d’absolu et entretenir cette petite flamme au fond des yeux. Elle sera un formidable motif d’espérance pour la France. Les jeunes Français sont prêts à l’effort des efforts, dans une société où prime parfois la loi de la paresse. Il y a chez eux une recherche de sincérité, de vérité, de tripes. Consciemment ou non, ils veulent échapper à la comédie humaine. Ils recherchent la vraie loyauté, qui consiste à dire la vérité. Ils détestent le mensonge, la lâcheté ou les effets de manche. Nos jeunes sont aussi souvent des solidaires solitaires. Ils ont soif de générosité, mais se sentent parfois seuls face à l’adversité de la vie. Ils aspirent à découvrir que l’on est plus fort ensemble, que la cohésion apporte l’efficacité, et que la solidarité est source de bonheur, parfois dans l’effort mais toujours dans la satisfaction. Le sport est d’ailleurs un excellent outil éducatif pour développer ce sens de l’autre au service d’un groupe.

Cette fraternité décuple le courage, une valeur essentielle pour réussir dans la vie. Courage du dépassement de soi, courage qui multiplie les capacités et révèle à soi-même ses propres talents. Nos jeunes aspirent à découvrir leur vraie valeur. De la même manière, la jeunesse d’aujourd’hui apprécie l’autorité, qui n’est ni la dureté froide, ni la mollesse tiède, mais la confiance du chef en ses équipes et des équipes en son chef. Au centre de l’exercice de l’autorité se trouve la recherche permanente d’humanité, qui produit la vraie efficacité, dans le respect et l’estime mutuelle. La confiance repose évidemment sur la notion de responsabilité et de délégation. C’est l’application du vieux principe de subsidiarité : chacun à sa place décide de ce qui est de son niveau.

Les jeunes Français, dans leur diversité, ont soif de responsabilité, veulent se sentir utiles. Le principe de délégation implique d’ailleurs de l’imagination. Ils n’en manquent pas ; encore faut-il que cette créativité puisse s’exprimer, être connue et reconnue. Enfin, je voudrais évoquer une dernière valeur essentielle : la détermination. Notre société de l’instantané et du court terme souffre de trop d’inconstance, de versatilité, de pression du temps court. Nous sommes dans la tactique, pas dans la stratégie. Nos jeunes réalisent, si on les y aide, que l’effort dans la durée produit de bons fruits et de la satisfaction. La détermination est une vertu essentielle, qui est le courage du temps long, celui des heures de doute, celui de la persévérance et de la patience, qui sont la vraie école de la vie.

Ma conviction est que nous avons une belle jeunesse, dès lors qu’elle est guidée et que l’on sait répondre à ses aspirations. Ces dernières années, elle a changé, comme l’ensemble de notre société et les attentats du 7 janvier 2015 ont probablement provoqué le saut d’une marche supplémentaire dans cette évolution. Donnons-lui la chance de se donner. Aimons-la et elle nous le rendra»

Les erreurs ne se regrettent pas