dimanche 28 juin 2020

la parole comme un glaive

Le glaive de la Parole Matthieu 10, 34-39.


Quel texte, chers frères et sœurs !
Un  texte « rabat-joie », car nous y trouvons les mots qui ne nous plaisent pas, les mots que nous n’aimons pas entendre.
Jésus parle de « glaive », mais nous ne voulons pas de glaives, ni matériels ni spirituels.
Jésus parle de « séparation », mais nous ne voulons pas de séparations, il y en a déjà tellement. Nous voulons unité, dialogue, compréhension, nous voulons vivre en bonne harmonie avec tout le monde.

Non, nous n’avons pas besoin d’une déchirure en plus.
Jésus nous dit qu’il vient diviser nos familles, qui ont déjà tellement de problèmes pour leur compte, c’est un miracle qu’elles tiennent le coup.
Il ne manque plus que Jésus vienne les diviser...
Mais ce n’est pas tout : Jésus nous dit encore que nous devons l’aimer plus que ceux que nous aimons le plus, c’est-à-dire que l’amour pour lui doit être plus grand que notre vie.
 


Ce texte me parle de tous les déchirements de ma vie, ce texte me parle au plus profond de moi, de mon cœur de mère et de ma souffrance devant mon impuissance à protéger mes enfants, devant la difficulté à maintenir le lien envers et contre tout, la difficulté de diverger ensemble, de ne jamais se lâcher de ne jamais se perdre.
Ce texte nous parle à chacun de ce qui nous est le plus précieux, de ce lien d’amour et de vie, de notre attachement à la vie reçue et à la vie donnée.
Ce passage s’éclaire par ce verset central :

Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi,
Et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi;

La vie reçue et la vie donnée.
Les liens les plus forts qui sont donnés à vivre, les liens de vie.
Ceux que nous aimons le plus au monde, ceux avec lesquels nous ne voulons aucune déchirure. Ceux pour lesquels notre douleur est la plus criante.

Et Jésus vient nous dire, qu’il est lui, celui qu’il convient d’aimer encore plus.
Il vient introduire une autre dimension, la dimension de la transcendance, la relation spirituelle, il offre la confiance en un Dieu qui prend soin de ceux qui nous sont le plus chers.
Aimer Dieu plus que nos parents ou nos enfants, c’est croire que quelque chose de plus grand que nos pensées, que nos rêves, que nos ambitions, que nos espoirs existent, et que Dieu lui-même les gardera, les conduira envers et contre tout.

Il y a là une forme de renoncement à nos rêves personnels parfois étriqués, aplatis, pour nous ouvrir à cette troisième dimension. Le renoncement dont il est question, c’est le renoncement à nous vouloir tout puissant, à nous croire comme Dieu, capable de savoir distinguer le bien et le mal, capable de savoir ce qui est le mieux pour chacun.

Aimer Dieu en premier, plus que tout, le mettre à la première place, c’est lui redonner sa place à lui, c’est lui qui est tout puissant, c’est lui sait, c’est lui qui conduit toute chose dans nos vies et dans la vie de ceux que nous aimons.

Il y a effectivement parfois dans les cœurs de pères et de mères une déchirure devant nos impuissances, et c’est là que le Christ vient poser sa main et son amour pour nous conduire vers la paix : il garde lui le contrôle et la toute-puissance.
Il est lui le Père céleste, et nous sommes avant toute autre chose, d’abord ses enfants à lui, nous sommes avant tout, fils et filles du Dieu tout puissant.

Le glaive, il ne vient pas s’abattre sur les autres, ni sur nous, mais en nous.
Il vient retirer, nos velléités de toute puissance.
Le glaive vient nous empêcher d’étouffer ceux que nous aimons.
Il vient nous remettre à la juste place : des mendiants de l’amour de Dieu
Le glaive vient retirer en moi cette ambition d’avoir le contrôle de tout. Le glaive me libère, et me rend libre, et rend libre ceux que j’aime.

Ce n’est pas le glaive du guerrier.
C’est le glaive de la Parole.
Quand Jésus dit « je suis venu apporter le glaive », il veut dire « je suis venu placer le glaive de la Parole de Dieu au cœur du monde ».

Cette Parole-là, qui retentit dans la Bible, est toute notre richesse, et notre pauvreté, car nous n’avons rien d’autre. Cette Parole-là, qui retentit dans la Bible, est toute notre force, et notre faiblesse aussi, car nous n’avons aucun autre appui.



Et cela nous permet de comprendre son curieux « Je ne suis pas venu jeter la paix sur la terre ». Il ne la jette pas comme le Père Noël envoie un cadeau par la cheminée. Dieu travaille à la paix, il ne la jette pas toute faite. Et il nous embauche sur ce chantier comme un apprenti, et il nous donne les bons outils, ou plutôt le bon outil, une épée.
Le monde continue à tourner tranquillement, avec son lot de belles choses et d’imperfections. Beaucoup attendent que Jésus arrange nos affaires, qu’il « Jette la paix sur terre ». Mais ça ne marche pas comme ça. La Paix ne vient pas de l’extérieur mais de l’intérieur.
Ce que nous dit ici Jésus: « Je ne suis pas venu apporter la paix sur terre, mais le glaive », il apporte l’outil qui vous permettra d’être des artisans de paix à l’image de votre Père qui est dans les cieux.
Ce qu’il nous donne, ici, c’est une puissance qui opère en nous des miracles et c’est une capacité nouvelle qui nous est offerte de faire des miracles sur cette terre, en particulier celui de faire avancer la paix. Et même une triple paix : avec Dieu, avec les autres et avec soi-même.































Lecture de la Bible

Matthieu 10:34-40

 34 Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive.
 35 Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère; 
36 et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison.
 37 Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi; 
38 celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi.
 39 Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera.
 40 Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé.
                       




















Enfants :

Le texte que nous venons de lire n’est vraiment pas cool du tout.
C’est le genre de texte qui a besoin d’être expliqué parce qu’il n’est vraiment pas facile.

La semaine dernière, vous vous en souvenez un peu j’espère, le texte de l’évangile évoquait les relations compliquées que l’on peut avoir avec les gens autour de nous.

Aujourd’hui le texte parle des relations dans la famille, avec les parents.
Et là aussi l’évangile dit que parfois ces relations pourront être difficiles.
Il ne dit pas que c’est obligé, non, pas du tout, il se peut que parfois ce soit difficile.
Et vous savez pourquoi ?
A cause de la foi chrétienne.

Alors là, vous me direz que vous, c’est justement vos parents qui veulent que vous ayez une formation chrétienne.
Et puis je pense que lorsque vous vous faites gronder, lorsque vos parents vous font des remarques, ce n’est pas souvent à cause de la foi chrétienne.

Mais peut-être que parfois c’est le cas, lorsque vous voudriez jouer à la Play station ou faire du vélo avec les copains, et que vos parents vous disent que c’est l’heure d’aller au caté ou au culte.
Peut-être que parfois il y a eu des tensions dans votre famille à cause du culte.

Et bien le texte biblique d’aujourd’hui, il vient nous dire, que justement lorsqu’il y a des tensions dans la famille à cause de la foi chrétienne, il ne faut pas lâcher la foi. Que c’est ce qu’il faut mettre en premier, comme une priorité.
Parce que justement, si on met Dieu en premier, si on garde cette relation à Dieu comme importante, les tensions vont s’apaiser. Chacun retrouvera sa place, et la paix règnera dans la famille.
Parce que la foi chrétienne elle fait d’abord du bien à chacun, à chaque personne, elle permet de faire la paix en soi même, de faire tomber toutes nos tensions, de remettre à Dieu tout ce qui nous préoccupe, tout ce qui est trop lourd à porter sur nos épaules.
Et quand on a fait la paix en soi même, on arrive alors à être en paix avec les autres dans sa famille, et quand on est en paix dans sa famille on arrive aussi à être en paix avec le reste des gens que l’on connait, les amis, les copains.

Prendre le temps d’aller au culte, c’est prendre le temps de construire la paix en nous et avec les autres.

Et Jésus commence ce message en disant, que pour cela, il faudra parfois accepter des moments où on n’est pas en accord, où il faut tenir tête et dire, je ne suis pas d’accord avec toi, on ira au culte, même si tu es au beau milieu de ta partie de play station.

Vous voyez, Dieu c’est pas le Père Noël, il ne vient pas distribuer par la cheminée tout ce dont nous rêvons. Il vient nous rencontrer par la prière, par le temps de la méditation, du culte, et c’est avec nous, en nous.
C’est à chacun de nous de prendre ce temps pour le laisser travailler dans nos vies.

Et si parfois vos parents vous contrarient un peu en vous demandant d’aller au caté ou au culte, sachez que justement c’est pour vous permettre d’apprendre à vivre en paix, avec de bonnes relations avec tout votre entourage.



Ce texte il vient vous dire que pour être bien dans sa vie, on a besoin d’être bien dans sa famille. C’est super important la famille, c’est le premier lieu important.
Si on est bien dans sa famille, alors on sera bien avec ses amis, on sera bien dans les relations avec les autres personnes.

Et pour avoir de bonnes relations avec sa famille, il faut accepter qu’on est pas tout puissant, qu’on ne sait pas tout, qu’on a pas la vérité entière.
Dans une famille chacun fait de son mieux.




dimanche 14 juin 2020

De la traversée du désert à la traversée de la vie

" Moïse disait au peuple d'Israël : "Souviens-toi de la longue marche que tu as faite pendant 40 ans dans le désert" Deutéronome  8,2

Je voudrais ne jamais T'oublier. Te remercier d'avoir mis sur mes pas des hommes et des femmes de bienveillance et de bonté, qui sont ma joie.
Te dire du plus profond de mes entrailles que je ne regrette rien. Tout est bien ainsi.
Même les larmes, même la peur au ventre, même les incertitudes qui me font crier vers Toi.
Je voudrais Te dire en secret, et ne l'imposer à personne, mais mon Dieu, tout est bien avec Toi !
Je ne comprends pourtant rien aux heures de nuit. Mais Tu le sais, car je Te l'ai assez dit.  
Je ne comprends surtout pas la peine que doivent porter ceux qui peinent déjà trop, ceux pour qui l'épreuve est trop longue et la nuit trop épaisse.
Je voudrais tant que Tu irrigues leur soif, que Tu aplanisses les monts arides  et que Tu adoucisses les déserts.
Je ne comprends pas qu'il faille 40 ans pour traverser ce désert bizarre, cette étendue si petite finalement, que l'on pourrait le faire en 5 jours.
A moins que ce ne soit pour apprendre Ton pas...
Car je sais de toute la force de ma petite foi, que Tu es là dans ce désert, plus assoiffé que moi, plus fatigué que moi, plus inquiet que moi, 
plus perdu que moi, Toi mon Dieu,  perdu volontairement chez les hommes perdus, pour les trouver.
Je ne sais pas où Tu nous emmènes, mais cela m'est égal, si c'est avec Toi et tous ensemble que nous y allons.
Ma maison, ce sont ceux que j'aime, et ma maison c'est Toi.
Ô mon Dieu voyageur, ne nous lâche pas !
Et toi, mon frère lecteur, compagnon de ces marches, sois sûr que notre grand Dieu tient ta main bien fort, surtout lorsqu'elle tremble. 
Oui, sois sûr !



Sr Anne Lécu, dominicaine, médecin à la prison de Fleury-Mérogis,

Le temps de la halte

Pour bien vivre sa vie, il est nécessaire d'être à l'écoute de ce qui vient du plus profond de nous-même. Entendre les messages chuchotés par notre âme. Mais notre âme est comme un ange qui murmure d'une voix si douce, si faible, qu'il faut tendre l'oreille. Comment veux-tu la percevoir dans le brouhaha incessant ? Comment veux-tu y prêter attention quand ton esprit est accaparé par des milliers de choses en dehors de toi-même ?


Laurent Gounelle 

samedi 13 juin 2020

Chaque heure de ta vie

Fais que chaque heure de ta vie soit belle.
Le moindre geste est un souvenir futur.


Claude Aveline

dimanche 7 juin 2020

Nicodeme...



Cette rencontre entre Nicodème et Jésus pose un peu la question :
Si c’était à refaire, qu’est-ce que tu ferais de ta vie ?
Est-ce que tu ferais les choses un peu autrement ou complètement autrement ?
Si c’était à refaire, qu’est-ce que tu changerais ?
Si c’était à refaire... ?

Si seulement je pouvais renaître et revivre ma vie : changer le cours des choses, réparer mes erreurs, rattraper le temps perdu, sauver une situation ou profiter plus d’une personne.


Naître de nouveau, c’est naître à Dieu. C’est naître en Jésus-Christ.
C’est réaliser que ce Jésus en croix , ce n’est pas une idole religieuse, ce n’est pas une image pieuse, ce n’est pas un symbole religieux.
Non, cet humain sur sa croix, c’est comme si c’était moi : chaque deuil, chaque fiasco, chaque problème sans solution, chaque abandon, chaque colère, chaque désespoir, c’est une croix plantée dans ma vie. Avec moi dessus, avec lui dessus.

Naître d’en haut, naître de nouveau c’est cette grâce qui t’est faite de t’identifier à cet homme et de l’aimer pour ça.
Tant que je suis plein de mon savoir, comme Nicodème, tant que je suis plein de mes catéchismes en tous genres, tant que je suis plein de mes théories toute faites, tant que je suis assis sur mes certitudes, alors je n’ai rien à voir avec cet homme, je n’ai rien à voir avec Dieu.
Le Royaume de Dieu, il est dans cet homme qui n’a pas eu peur de son humanité. On l’a mis en croix Mais son esprit, son souffle c’est désormais le tien, le mien, par le miracle de la foi.
C’est ça renaître. Renaître du ciel. C’est tout miser sur mon humanité que le Christ me donne d’aimer. C’est tout miser sur cette histoire incroyable qu’un jour, un être humain et Dieu n’ont fait qu’un. C’est tout miser sur ce que dit cette croix en face de ma propre vie. C’est interpréter cette croix, comme Paul et les auteurs des évangiles comme le lieu exact de la révélation de Dieu sur terre.
C’est ça naître d’en haut, naître de nouveau.

 Et plus jamais je ne laisserai qui que soit imaginer que la douleur est une absence de Dieu, Non, celui qui me sauve a été mis en croix, pour que plus jamais personne ne se sente jamais abandonner.
Dieu nous aime à en mourir, et il l’a prouvé.
Aujourd’hui encore, ce vent de l’esprit souffle. Si ton espérance s’épuise, alors rappelle-toi, ce vent souffle, tu ne peux arrêter ce vent, il souffle sur toi et en toi.