Le
glaive de la Parole Matthieu 10, 34-39.
Quel
texte, chers frères et sœurs !
Un texte « rabat-joie »,
car nous y trouvons les mots qui ne nous plaisent pas, les mots que
nous n’aimons pas entendre.
Jésus
parle de « glaive
», mais nous ne voulons pas de glaives, ni matériels ni spirituels.
Jésus
parle de «
séparation
», mais nous ne voulons pas de séparations, il y en a déjà
tellement. Nous voulons unité,
dialogue, compréhension,
nous voulons vivre en bonne harmonie avec tout le monde.
Non,
nous n’avons pas besoin d’une déchirure en plus.
Jésus
nous dit qu’il vient diviser nos familles, qui ont déjà tellement
de problèmes pour leur compte, c’est un miracle qu’elles
tiennent le coup.
Il
ne manque plus que Jésus vienne les diviser...
Mais
ce n’est pas tout : Jésus nous dit encore que nous devons l’aimer
plus que ceux que nous aimons le plus, c’est-à-dire que l’amour
pour lui doit être plus grand que notre vie.
Ce texte me parle de tous les déchirements de ma vie, ce
texte me parle au plus profond de moi, de mon cœur de mère et de ma
souffrance devant mon impuissance à protéger mes enfants, devant la
difficulté à maintenir le lien envers et contre tout, la difficulté
de diverger ensemble, de ne jamais se lâcher de ne jamais se perdre.
Ce
texte nous parle à chacun de ce qui nous est le plus précieux, de
ce lien d’amour et de vie, de notre attachement à la vie reçue et
à la vie donnée.
Ce
passage s’éclaire par ce verset central :
Celui
qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi,
Et
celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de
moi;
La
vie reçue et la vie donnée.
Les
liens les plus forts qui sont donnés à vivre, les liens de vie.
Ceux
que nous aimons le plus au monde, ceux avec lesquels nous ne voulons
aucune déchirure. Ceux pour lesquels notre douleur est la plus
criante.
Et
Jésus vient nous dire, qu’il est lui, celui qu’il convient
d’aimer encore plus.
Il
vient introduire une autre dimension, la dimension de la
transcendance, la relation spirituelle, il offre la confiance en un
Dieu qui prend soin de ceux qui nous sont le plus chers.
Aimer
Dieu plus que nos parents ou nos enfants, c’est croire que quelque
chose de plus grand que nos pensées, que nos rêves, que nos
ambitions, que nos espoirs existent, et que Dieu lui-même les
gardera, les conduira envers et contre tout.
Il
y a là une forme de renoncement à nos rêves personnels parfois
étriqués, aplatis, pour nous ouvrir à cette troisième dimension.
Le renoncement dont il est question, c’est le renoncement à nous
vouloir tout puissant, à nous croire comme Dieu, capable de savoir
distinguer le bien et le mal, capable de savoir ce qui est le mieux
pour chacun.
Aimer
Dieu en premier, plus que tout, le mettre à la première place,
c’est lui redonner sa place à lui, c’est lui qui est tout
puissant, c’est lui sait, c’est lui qui conduit toute chose dans
nos vies et dans la vie de ceux que nous aimons.
Il
y a effectivement parfois dans les cœurs de pères et de mères une
déchirure devant nos impuissances, et c’est là que le Christ
vient poser sa main et son amour pour nous conduire vers la paix :
il garde lui le contrôle et la toute-puissance.
Il
est lui le Père céleste, et nous sommes avant toute autre chose,
d’abord ses enfants à lui, nous sommes avant tout, fils et filles
du Dieu tout puissant.
Le
glaive, il ne vient pas s’abattre sur les autres, ni sur nous, mais
en nous.
Il
vient retirer, nos velléités de toute puissance.
Le
glaive vient nous empêcher d’étouffer ceux que nous aimons.
Il
vient nous remettre à la juste place : des mendiants de l’amour
de Dieu
Le
glaive vient retirer en moi cette ambition d’avoir le contrôle de
tout. Le glaive me libère, et me rend libre, et rend libre ceux que
j’aime.
Ce
n’est pas le glaive du guerrier.
C’est
le glaive de la Parole.
Quand
Jésus dit « je suis venu apporter le glaive », il veut dire « je
suis venu placer le glaive de la Parole de Dieu au cœur du monde ».
Cette
Parole-là, qui retentit dans la Bible, est toute notre richesse, et
notre pauvreté, car nous n’avons rien d’autre. Cette Parole-là,
qui retentit dans la Bible, est toute notre force, et notre faiblesse
aussi, car nous n’avons aucun autre appui.
Et
cela nous permet de comprendre son curieux « Je
ne suis pas venu jeter la paix sur la terre ».
Il ne la jette pas comme le Père Noël envoie un cadeau par la
cheminée. Dieu travaille à la paix, il ne la jette pas toute faite.
Et il nous embauche sur ce chantier comme un apprenti, et il nous
donne les bons outils, ou plutôt le bon outil, une épée.
Le
monde continue à tourner tranquillement, avec son lot de belles
choses et d’imperfections. Beaucoup attendent que Jésus arrange
nos affaires, qu’il « Jette
la paix sur terre ».
Mais ça ne marche pas comme ça. La
Paix ne vient pas de l’extérieur mais de l’intérieur.
Ce
que nous dit ici Jésus: « Je
ne suis pas venu apporter la paix sur terre, mais le glaive »,
il apporte l’outil qui vous permettra d’être des artisans de
paix à l’image de votre Père qui est dans les cieux.
Ce
qu’il nous donne, ici, c’est une puissance qui opère en nous des
miracles et c’est une capacité nouvelle qui nous est offerte de
faire des miracles sur cette terre, en particulier celui de faire
avancer la paix. Et même une
triple paix : avec Dieu, avec les autres et avec soi-même.
Lecture de la Bible
Matthieu 10:34-40
34
Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne
suis pas venu apporter la paix, mais le glaive.
35
Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père,
entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère;
36
et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison.
37
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne
de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est
pas digne de moi;
38
celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne
de moi.
39
Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à
cause de moi la retrouvera.
40
Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit
celui qui m’a envoyé.
Enfants :
Le
texte que nous venons de lire n’est vraiment pas cool du tout.
C’est
le genre de texte qui a besoin d’être expliqué parce qu’il
n’est vraiment pas facile.
La
semaine dernière, vous vous en souvenez un peu j’espère, le texte
de l’évangile évoquait les relations compliquées que l’on peut
avoir avec les gens autour de nous.
Aujourd’hui
le texte parle des relations dans la famille, avec les parents.
Et
là aussi l’évangile dit que parfois ces relations pourront être
difficiles.
Il
ne dit pas que c’est obligé, non, pas du tout, il se peut que
parfois ce soit difficile.
Et
vous savez pourquoi ?
A
cause de la foi chrétienne.
Alors
là, vous me direz que vous, c’est justement vos parents qui
veulent que vous ayez une formation chrétienne.
Et
puis je pense que lorsque vous vous faites gronder, lorsque vos
parents vous font des remarques, ce n’est pas souvent à cause de
la foi chrétienne.
Mais
peut-être que parfois c’est le cas, lorsque vous voudriez jouer à
la Play station ou faire du vélo avec les copains, et que vos
parents vous disent que c’est l’heure d’aller au caté ou au
culte.
Peut-être
que parfois il y a eu des tensions dans votre famille à cause du
culte.
Et
bien le texte biblique d’aujourd’hui, il vient nous dire, que
justement lorsqu’il y a des tensions dans la famille à cause de la
foi chrétienne, il ne faut pas lâcher la foi. Que c’est ce qu’il
faut mettre en premier, comme une priorité.
Parce
que justement, si on met Dieu en premier, si on garde cette relation
à Dieu comme importante, les tensions vont s’apaiser. Chacun
retrouvera sa place, et la paix règnera dans la famille.
Parce
que la foi chrétienne elle fait d’abord du bien à chacun, à
chaque personne, elle permet de faire la paix en soi même, de faire
tomber toutes nos tensions, de remettre à Dieu tout ce qui nous
préoccupe, tout ce qui est trop lourd à porter sur nos épaules.
Et
quand on a fait la paix en soi même, on arrive alors à être en
paix avec les autres dans sa famille, et quand on est en paix dans sa
famille on arrive aussi à être en paix avec le reste des gens que
l’on connait, les amis, les copains.
Prendre
le temps d’aller au culte, c’est prendre le temps de construire
la paix en nous et avec les autres.
Et
Jésus commence ce message en disant, que pour cela, il faudra
parfois accepter des moments où on n’est pas en accord, où il
faut tenir tête et dire, je ne suis pas d’accord avec toi, on ira
au culte, même si tu es au beau milieu de ta partie de play station.
Vous
voyez, Dieu c’est pas le Père Noël, il ne vient pas distribuer
par la cheminée tout ce dont nous rêvons. Il vient nous rencontrer
par la prière, par le temps de la méditation, du culte, et c’est
avec nous, en nous.
C’est
à chacun de nous de prendre ce temps pour le laisser travailler dans
nos vies.
Et
si parfois vos parents vous contrarient un peu en vous demandant
d’aller au caté ou au culte, sachez que justement c’est pour
vous permettre d’apprendre à vivre en paix, avec de bonnes
relations avec tout votre entourage.
Ce
texte il vient vous dire que pour être bien dans sa vie, on a besoin
d’être bien dans sa famille. C’est super important la famille,
c’est le premier lieu important.
Si
on est bien dans sa famille, alors on sera bien avec ses amis, on
sera bien dans les relations avec les autres personnes.
Et
pour avoir de bonnes relations avec sa famille, il faut accepter
qu’on est pas tout puissant, qu’on ne sait pas tout, qu’on a
pas la vérité entière.
Dans
une famille chacun fait de son mieux.