vendredi 19 avril 2019

Pâques, la fin du bashing


Pâques est un appel, un appel qui nous est lancé à sortir de tout ce qui a l’allure d’une tombe, de tous ces comportements mortels qui consistent à reproduire ce qu’il y a d’ignoble chez les autres ou encore qui consistent à reporter sur d’autres la cause de notre malheur. C’est un appel à sortir de cette attitude qui consiste à entretenir le malheur, à entretenir la mort, à embaumer la mort. C’est un appel à sortir des comportements mimétiques, ces cercles vicieux de la violence collective qui, de nos jours, peuvent se traduire par ce qu’on appelle le bashing, l’art de la flagellation. C’est un appel à prendre ses responsabilités et se rendre en Galilée, soi-même, c’est-à-dire là où l’on prêche l’Evangile, là où l’on guérit, là où l’on manifeste l’amour de Dieu par des signes tangibles, là où la vie prend la tonalité des béatitudes.
Et le temps s’ouvre, comme ce tombeau, pour cette nouvelle économie qui pose que ce qui est capital est la possibilité qu’il y ait des interactions charitables entre les personnes, entre les sociétaires de cette entreprise animée par l’esprit de service. Oui, il est encore possible d’aimer et d’être aimé.
C’est une économie qui nous rappelle que ce qui importe ce n’est pas d’entretenir le temple, ce n’est pas de respecter la lettre de la loi, de se maintenir en état de pureté rituelle, autant de d’attitudes qui ankylosent la vie, mais c’est adhérer à ce qui donne de l’entrain à la vie. C’est une économie qui valorise l’investissement dans l’humain et qui libère les initiatives individuelles qui encouragent l’épanouissement de nos frères et sœurs en humanité. Là où la vieille économie cherchait à conserver les choses en l’état, la nouvelle économie suscitée par Jésus nous invite à développer tout ce qui concourt à l’éclosion des talents personnels. L’Evangile dit que nous en sommes capables. Certes, une telle responsabilité a de quoi faire peur, à l’image de ces femmes qui sortent du tombeau ; l’expérience de la liberté est terrifiante car un monde nouveau s’ouvre devant nous. Mais elles est aussi fascinante : quelle belle perspective qu’un monde où il est possible de rendre la vie vivable et d’être l’artisan du bonheur de son prochain.

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